Plus de trente milles (30 000) élèves déplacés de la guerre du M23 et de l’éruption volcanique du 22 Mai 2021, ont été inscrits dans des écoles de la ville Goma et dans ses périphériques, en province du Nord-Kivu.
L’alerte émane de Aimé Mbusa Mukanda, notable et défenseur des droits humains en territoire de Rutshuru, qui indique que ces élèves, parmi lesquels les finalistes, vivent dans 22 sites de déplacés et d’autres dans des familles d’accueil.
D’après la personne ressource, ces enfants victimes de la guerre du M23 mènent une vie très difficile pendant cette période de la rentrée scolaire. Cette mauvaise vie ne permet pas à ces futures cadres du pays à bien évoluer dans leurs études.
Déplorant la vie difficile que traversent ces élèves, Aimé Mbusa Mukanda plaide pour l’identification et le secours de ses enfants.
«Nous demandons au gouvernement et à leurs partenaires UNICEF et d’autres, d’identifier les élèves déplacés dans les écoles à Goma et à Nyiragongo, et de les fournir des fournitures scolaires. Aussi, des déplacés de guerres n’ont des frais scolaires à payer. Ainsi, nous demandons au gouvernement d’aider ces élèves à étudier gratuitement, soit voir comment ils peuvent être autrement soulagés. Les gens sont dans des camps de déplacés mais n’ont rien à manger. Nous ne savons pas s’ils peuvent de l’argent pour payer les frais scolaires des élèves», indique-t-il.
Soulignons que depuis la prise de la cité de Bunagana par le M23, en date du lundi 13 Juin 2023, les activités scolaires restent volatiles dans des zones occupés la cette rébellion.
*La cité de Bunagana, une zone de prédilection pour des rébellions*
Selon un article lu à radiookapi.net, la cité de Bunagana est, pour plusieurs analystes, stratégique; puisque frontalière avec l’Ouganda voisin.
Cette entité située dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) a toujours été une zone de prédilection pour des rébellions telles que le M23 ou encore l’ancien groupe armé CNDP, bien avant lui.
*Rappel des faits*
Au lancement de leur rébellion, en mai 2012 déjà, les troupes du M23 avec à la tête Makenga Sultani avaient pris le contrôle de la cité de Bunagana, en passant par les collines de Runyoni et Chanzu. La conquête était partie, une fois encore, de Sabinyo, au croisement des frontières de la RDC, l’Ouganda et le Rwanda.
L’occupation de cette cité stratégique avait ainsi donné à cette rébellion toutes les opportunités de prendre successivement Rutshuru-centre et Kiwanja dans le territoire de Rutshuru ;
Le M23 avait ensuite contrôlé une bonne partie du territoire de Nyiragongo, et tenté d’encercler la ville de Goma, en prenant la colline de Mutao, dans le Nyiragongo, le 20 mai 2012.
Ce qui avait causé la prolifération des groupes armés autour des localités occupées par les rebelles du M23 et dégarnies par l’armée.
La prise de la cité de Bunagana avait alors poussé la communauté internationale, à appeler, en juillet 2012, à des négociations entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23 sous la médiation de la Conférence internationale pour la région des Grands lacs (CIRGL).
Ces négociations commencées en août 2012, ont faibli quand, le 7 novembre 2013, à l’issue de l’opération militaire Pomme-Orange, la rébellion avait battu en retraire.
Sultani Makenga, chef rebelle du M23 avec au moins 300 de ses hommes avaient fui vers l’Ouganda, avant de revenir encore en RDC en Janvier 2017. Cette rébellion n’était alors composée que d’une poignée d’hommes avec à sa tête, Makenga Sultani.
Entre 2017 et 2021, le M23 se réorganise dans la forêt et recrute. A partir d’octobre 2021, ce mouvement rebelle a commencé des offensives sporadiques contre les positions des FARDC dans la région de Rusthuru. En mai 2022, lorsque ce mouvement rebelle choisi la voie des armes et ne répond pas à l’invitation du gouvernement pour des consultations à Nairobi, Kinshasa décide alors de le considérer désormais comme «mouvement terroriste».